Déclaration de la présidente von der Leyen lors de la table ronde «Bilan mondial» de la présidence de la COP 28 sur les moyens de mise en œuvre

Déclaration de la présidente: Table ronde de la COP 28 sur le bilan mondial

«Seul le texte prononcé fait foi»

Excellences,

Mesdames et Messieurs les dirigeants,

Aujourd'hui, il est avant tout question de mise en œuvre. Et je veux mettre l'accent sur 2 outils puissants: le financement et les partenariats. Le financement de la lutte contre le changement climatique sera l'un des thèmes essentiels dans les jours à venir. Il ne s'agit pas seulement d'argent. Il s'agit également de confiance. L'année dernière, l'Union européenne a contribué à hauteur de près de 30 milliards de dollars au financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement. Nous n'avons cessé de tenir nos promesses pour atteindre l'objectif de «100 milliards» d'ici la fin de cette année. Nous nous sommes engagés à doubler le financement de l'adaptation. Et il est prioritaire pour nous de veiller à ce que le nouveau Fonds pour les pertes et dommages puisse commencer sans délai. Hier, j'ai annoncé que 25 millions d'euros provenant du budget de l'UE seront immédiatement disponibles pour contribuer à la mise en œuvre opérationnelle du Fonds. Plusieurs États membres ont annoncé des contributions, afin de faire en sorte que le Fonds soit opérationnel très rapidement. Mais cela ne suffit pas.

Nous devons compter non plus en milliards, mais en milliers de milliards. Pour y parvenir, nous devons trouver de nouvelles sources de revenus. Premièrement, je soutiens pleinement l'initiative du président Ruto et du président Macron visant à mettre au point de nouveaux prélèvements afin de lever davantage de fonds pour l'action pour le climat. Deuxièmement, nous devons développer le marché des obligations vertes, en particulier dans les pays en développement. Les obligations vertes facilitent le flux de capitaux privés dans les projets verts. C'est pourquoi nous avons lancé l'initiative «Obligations vertes mondiales» afin d'attirer des capitaux privés vers les pays en développement. C'est là que les capitaux privés doivent aller. Et troisièmement, nous devons étendre la tarification du carbone. En Europe, nous avons près de 2 décennies d'expérience en matière de tarification du carbone. Laissez-moi citer deux chiffres. Au cours de cette période, les émissions concernées par notre système ont diminué de près de 40 %. L'économie a continué de croître. Et nous avons collecté plus de 175 milliards d'euros de recettes. Or ces recettes seront consacrées à l'action pour le climat, y compris dans les pays en développement. Hier, nous nous sommes associés au FMI, à la Banque mondiale et à l'OMC pour développer les marchés du carbone et élaborer des critères pour de véritables crédits carbone. Et bien sûr, nous devons réformer l'architecture financière internationale.

J'en viens à mon deuxième point, à savoir les partenariats. Le changement climatique est une source d'instabilité et de souffrances immenses. Mais la transition nécessaire ouvre également des perspectives économiques sans précédent. C'est pourquoi nous avons fait des technologies et des énergies propres une priorité de la stratégie «Global Gateway». Il s'agit d'un programme européen d'investissement mondial de 300 milliards d'euros. Nous avons signé des projets ambitieux avec de nombreux partenaires dans cette salle. Nous réduisons les risques liés aux investissements. Nous investissons dans la création de valeur locale dans nos pays partenaires. Nous mettons l'accent sur les énergies renouvelables et l'hydrogène propre. Et cela crée une situation avantageuse pour tous. Les pays en développement veulent accomplir un pas de géant vers un avenir énergétique propre, tout en poursuivant leur industrialisation et en créant des emplois de qualité pour leurs populations. Ils sont une composante essentielle de la solution. Et nous, Européens, souhaitons investir car cela diversifie et renforce nos chaînes d'approvisionnement sur ces nouveaux marchés en pleine croissance. C'est le meilleur investissement que chacun d'entre nous puisse faire.

Je vous remercie.